Les testeurs de Diablo 4 battent Activision et reçoivent l'autorisation de former un syndicat
En juillet dernier, vingt-et-un employés du département Assurance Qualité de Blizzard, qui faisaient autrefois partie de Vicarious Visions, ont annoncé à Activision leur volonté de se syndicaliser. Si Activision a tout d'abord refusé la création du syndicat, la National Labor Relations Board a annoncé que les élections pouvaient avoir lieu.
La National Labor Relations Board est une agence gouvernementale américaine qui enquête notamment sur les pratiques illégales dans le monde du travail. C'est évidemment une victoire pour ces employés qui travaillent actuellement Diablo 4.
Activision Blizzard s'était en premier lieu opposé au projet, estimant qu'un groupe de 88 développeurs devait être inclus dans le vote. Cependant, la NLRB a réfuté les arguments de la société. Selon elle, on ne peut pas comparer les testeurs et les développeurs, notamment car les salaires sont très différents et que les relations entre les deux département sont réduits à leur plus simple expression.
Je vous propose de découvrir une traduction française du jugement :
Sur la base de ce qui précède, je conclus que les employés de l'unité faisant l'objet de la demande partagent une communauté d'intérêts. J'ai également examiné les similitudes qui existent entre les développeurs et je les ai comparées à celles des testeurs. Les développeurs sont organisés en départements distincts, mais des départements qui, en fin de compte, rendent compte au responsable de la franchise Diablo. Les développeurs ont un ensemble de compétences, de formations et de tâches diverses, mais ils utilisent ces compétences de manière complémentaire dans un processus de production qui comprend un nombre important de contacts et un haut degré d'intégration fonctionnelle. La rémunération varie, mais de nombreux termes et conditions d'emploi se recoupent entre les développeurs.
En comparant la communauté d'intérêts des développeurs à celle des testeurs, je constate que les intérêts distincts des testeurs l'emportent sur les similitudes qui existent avec les développeurs. Comme nous l'avons vu, les testeurs participent au même processus de développement du jeu qui comprend des contacts importants et une intégration fonctionnelle. Cependant, les testeurs sont organisés séparément dans leur propre département et leur hiérarchie de supervision est entièrement distincte de celle de la franchise Diablo. Les testeurs ont également un ensemble de compétences et de tâches spécifiques différentes de celles des développeurs. Enfin, les testeurs sont nettement moins bien payés que les développeurs. En outre, les preuves d'échanges entre les testeurs et les développeurs sont extrêmement limitées. Pour ces raisons, j'estime que les intérêts partagés entre les testeurs et les développeurs ne l'emportent pas sur les intérêts distincts qui font de l'unité demandée une unité appropriée.
Grâce à l'appui de l'agence, les bulletins de vote seront envoyés le 27 octobre et les votes seront comptés le 18 novembre.
Chez Activision Blizzard, c'est évidemment une déception. Notez que ce n'est pas la première fois que l'entreprise met des bâtons dans les roues des équipes qui tentent de créer un syndicat. Ce fut déjà le cas au début de l'année chez Raven Software.
Dans un courrier envoyé en interne, Lulu Cheng Meservey, vice-présidente exécutive d'Activision Blizzard, donne les raisons pour lesquelles la société préfère éviter la création d'un syndicat. D'après elle, cela ralenti fortement le processus de discussion et peut retarder les augmentations salariales.
Hey tout le monde, un petit conseil rapide sur quelque chose d'important. C'est un long message mais je veux être exhaustif alors merci de me supporter. Cet après-midi, le NLRB (National Labor Relations Board) a déterminé que les 20 testeurs de l'assurance qualité travaillant sur Diablo à Albany pourront former un syndicat et, si le syndicat remporte le vote, seront inclus dans l'unité de négociation.
La position de l'entreprise à ce sujet : elle respecte pleinement la procédure du NLRB et soutient pleinement le droit des employés à choisir comment ils veulent être représentés. Elle estime également que les personnes qui travaillent en étroite collaboration devraient être en mesure de prendre des décisions de ce type collectivement - autrement dit, nous ne sommes pas d'accord pour qu'une poignée d'employés décide à la place de tous les autres de l'avenir de l'équipe Diablo basée à Albany. Nous pensons qu'un dialogue direct entre l'entreprise et les employés est la voie la plus productive.
Exemples : grâce à ce dialogue direct, nous avons déjà converti du personnel d'assurance qualité à temps plein, augmenté les salaires, augmenté les avantages sociaux, ouvert l'accès au programme de primes et offert plus de possibilités d'avancement professionnel (ce qui se traduirait également par une augmentation des salaires).
Nous pensons que les négociations collectives sont relativement lentes - une fois l'accord en place, il faut plus d'un an en moyenne, selon une analyse de Bloomberg. Au cours de la longue négociation du contrat, les entreprises ne peuvent accorder aucune augmentation de salaire/bonus/avantages sans un accord spécial avec le syndicat, et le Bureau of Labor Statistics a signalé que les employés non syndiqués obtiennent généralement des augmentations de salaire plus importantes que les groupes représentés par les syndicats. Cela correspond à ce que nous avons vu à Raven, où il n'y a eu que trois séances de négociation depuis que le syndicat y a été accrédité il y a presque 6 mois, en partie parce que le syndicat a annulé les séances de négociation prévues pendant un mois.
Je partage tout cela parce que la rationalisation du processus est l'une des raisons pour lesquelles l'entreprise préfère les discussions directes - mais en fin de compte, c'est aux employés de décider et chacun devrait pouvoir voter sa propre préférence dans le cadre d'une élection équitable.
Les bulletins de vote seront envoyés aux employés éligibles basés à Albany le 27 octobre, devront être retournés avant le 17 novembre et seront comptés par le NLRB le 18 novembre.
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